Le Rijksmuseum dévoile de nouvelles découvertes majeures faites sur le tableau La Laitière de Vermeer
Publication date: 08 septembre 2022 - 08:30
Lors de la conférence de presse organisée ce matin devant La Laitière de Vermeer au Rijksmuseum d’Amsterdam, son directeur général, Taco Dibbits, a révélé quelques-unes des découvertes récentes les plus importantes faites sur un des plus illustres tableaux de Vermeer, depuis sa réalisation il y a plus de 350 ans.
Les recherches récemment menées sur La Laitière en amont de la grande exposition « Vermeer » organisée par le Rijksmuseum en 2023, ont conduit à plusieurs découvertes spectaculaires. Les méthodes techniques les plus avancées ont notamment permis de mettre à jour deux objets dans le tableau mondialement célèbre du maître de Delft : une potière et un chauffe-chemise. Le peintre lui-même les a dissimulés sous une couche de repeint. Les derniers scanners révèlent également pour la première fois la présence d’un croquis sous-jacent. Ces découvertes permettent de porter un regard renouvelé sur le processus créatif de Vermeer et son travail sur les thèmes du silence et du recueillement.
Tant de recherches ont déjà été faites sur ce tableau que nous ne nous attendions pas à faire des découvertes aussi décisives grâce aux méthodes techniques les plus modernes. L’exposition de 2023 représente pour le Rijksmuseum une chance unique d’explorer l’art de Vermeer à l’aide des technologies les plus avancées, pour permettre aux spectateurs de s’approcher d’un peu plus près d’un des artistes les plus mystérieux et les admirés de l’histoire.
se félicite Taco Dibbits, directeur du Rijksmuseum d’Amsterdam
En présentant pas moins de 27 des 35 tableaux qui constituent l’œuvre restreint peint par Vermeer, prêtés par les plus prestigieuses institutions internationales, le Rijksmuseum organise la plus grande exposition jamais réalisée sur Vermeer. À titre tout à fait exceptionnel, la Frick Collection de New York a consenti à prêter la totalité de ses trois tableaux de Vermeer, présentés ensemble pour la première fois hors de New York depuis leur acquisition il y a plus d’un siècle. L’exposition réunira d’autres chefs-d’œuvre aussi célèbres que La Jeune Fille à la perle (Mauritshuis, La Haye), Le Géographe (Musée Städel, Francfort-sur-le-Main), La Femme écrivant une lettre et sa servante (National Gallery of Ireland, Dublin) et La Femme à la balance (National gallery of Art, Washington).
Nouvelles recherches sur La laitière
En amont de l’exposition « Vermeer », une équipe de conservateurs, de restaurateurs et de spécialistes des sciences naturelles du Rijksmuseum, en partenariat avec des collègues du Mauritshuis de La Haye et de l’Université d’Anvers, mène des recherches scientifiques sur les tableaux de Vermeer, en particulier La Laitière. Ces recherches incluent notamment l’utilisation d’un scanner à fluorescence de rayons X macro (Macro XRF) et de radiographies, comme le cadre de la récente « Opération Ronde de nuit », qui représentait le travail de recherche et de restauration le plus vaste et le plus complet jamais entrepris sur le chef-d’œuvre de Rembrandt.
« Nouveau » croquis sous-jacent
Les nouvelles analyses scientifiques réalisées à l’aide des méthodes techniques les plus avancées ont permis aux chercheurs de mettre à jour un croquis sous-jacent distinctement tracé. Cette découverte spectaculaire jette une lumière entièrement nouvelle sur la méthode de travail de Vermeer. Il était d’usage de penser que le maître peignait lentement et que sa production, peu nombreuse, faisait l’objet d’un soin extrême. Ce point de vue mérite d’être aujourd’hui révisé. Sous le bras gauche de la laitière, on discerne un trait épais de peinture noire rapidement posé. Le croquis montre clairement que Vermeer a au contraire d’abord rapidement ébauché les jeux d’ombre et de lumière de sa composition, avant d’en élaborer les détails.
Potière
Une ébauche similaire en noir est également visible sur le mur derrière la tête de la jeune femme. En comparant les résultats des dernières analyses scientifiques, on voit clairement que Vermeer a esquissé en noir une potière qu’il n’a pas indiqué entièrement. Une potière était une planche munie de boutons sur laquelle, dans les cuisines du XVIIe siècle, plusieurs pots de terre étaient accrochés par leurs anses. Dans la maison de Vermeer, une planche de ce genre avait été installée dans un garde-manger. Une version miniature d’une potière analogue apparaît également dans la maison de poupée de Petronella Oortman (vers 1690) conservée au Rijksmuseum.
Le propre chauffe-chemise de l’artiste
Les recherches récentes nous permettent de disposer d’images beaucoup plus nettes et détaillées qu’autrefois. Le panier noté dans le coin inférieur droit du tableau, précédemment découvert, peut désormais être identifié comme un « chauffe-chemise ». Au XVIIe siècle, cette sorte de caisse en osier en forme de tambour faisait partie intégrante du mobilier des jeunes familles. Un réchaud ou un bol de charbons ardents disposé sous un tamis était placé au bas pour garder les nouveau-nés au chaud et sécher les couches. Des documents d’archives du XVIIe siècle, parmi lesquels l’inventaire du mobilier de Vermeer, mentionnent qu’un chauffe-chemise se trouvait également dans la chambre d’enfants de la grande maison de Vermeer. Vermeer a par la suite remplacé ce chauffe-chemise par la chaufferette, les carreaux faïence de Delft et le sol.
Les billets pour l’exposition « Vermeer » en vente dès maintenant
Concomitamment à l’annonce des découvertes faites sur La Laitière, la vente des billets pour l’exposition Vermeer organisée au Rijksmuseum du 10 février au 4 juin 2023 commence dès aujourd’hui exclusivement sur le site de la billetterie officielle du Rijksmuseum.
L’exposition « Vermeer » est rendue possible grâce au soutien d’Ammodo.
Downloads
Het melkmeisje, Johannes Vermeer, ca. 1660. Rijksmuseum, Amsterdam, aankoop met steun van de Vereniging Rembrandt
Infraroodscan gemaakt van Het Melkmeisje met SWIR—techniek (kleuren zijn niet de echte kleuren)
Het melkmeisje van Vermeer is onderzocht met de meest geavanceerde technieken, waaronder deze Macro-XRPD scanner
Een 17e-eeuws rek met kannen (kannenbord) in het poppenhuis van Petronella Oortman, ca. 1686 – 1710. Rijksmuseum, Amsterdam
Een 17e-eeuwse vuurmand in het poppenhuis van Petronella Oortman, ca. 1686 – 1710. Rijksmuseum, Amsterdam
Detail van de infraroodscan gemaakt met SWIR-techniek waarop de vuurmand van Het melkmeisje zichtbaar is.
Detail van de infraroodscan gemaakt met SWIR—techniek waarop het rek met kannen (kannenbord) van Het melkmeisje zichtbaar is.
Detail van de infraroodscan gemaakt met SWIR—techniek waarop de snelle opzet van de schaduw van de arm van Het melkmeisje zichtbaar is.